« Le père de notre Jean avait épousé Anne-Marie-Louise Hénault, née à Mouilleron (en 1862)... Cette fille de Chouans, plus volontaire que jolie, royaliste et catholique militante, est marquée, comme l’argenterie du vieux Paris, au poinçon de la fleur de lys. Fille et femme de maires de Mouilleron, elle vécut toute sa vie au contact du peuple qu’elle comprenait, dont elle était appréciée, auquel elle consacra le plus clair de son temps. D’une piété fervente mais sans jansénisme, elle pratiqua la vraie charité, celle qui consiste à aimer son prochain plus que soi-même, à donner sans idée de retour. Attirée par la jeunesse à la façon de nos grands-mères, marieuse enragée, elle priait autant pour ses ennemis que pour ses amis, disait chaque jour son chapelet aux fins de la conversion de Georges Clemenceau... Cette Vendéenne marqua son fils Jean de son empreinte. »
Jacques Dinfreville, Le Roi Jean - Vie et mort du Maréchal de Lattre de Tassigny.
Anne Hénault y est morte le 17 mars 1938.
« Roger de Lattre de Tassigny était né à Poitiers (le 22 juin 1855) et avait passé ses premières années dans cette ville des Pictons, et dans une propriété de famille, à Savigny-l’Evescault, entre Poitiers et Tercé. La famille originaire du pays flamand, est d’abord connue par un Jean de Lattre, qui fut bailli d’Ypres, de Bergues, de Furnes et de Gand. Le nom de Tassigny, ajouté au début du XVIIIe siècle, vient d’un fief sis près de Guise, où cette famille, dans la suite, se fixa. Un Laurent de Lattre suivi Charles X en exil [...] Le père du Maréchal, ses études achevées, fut accueilli avec empressement dans la société poitevine. Il y plut par sa distinction, sa bonne grâce et son agréable conversation. Et, quand, aux approches de la trentième année, il songea au mariage, des amis vendéens, les La Débuterie, les Majou de la Rousselière lui firent connaître la fille du maire de Mouilleron [...] M. Roger de Lattre, il n’est qu’une seule voix en Vendée pour le vénérer et l’admirer. Ayant succédé, en 1911, à son beau-père comme conseiller municipal et maire, il n’a cessé d’être réélu à une forte majorité. Sa vie fut toujours rivée à des devoirs exactement accomplis. Son comportement s’affirma d’une manière égale comme celui d’un parfait homme du monde. Il s’imposa, à sa place, tel que le juste, soucieux de rendre à chacun son dû et nuançant des formes d’une urbanité supérieure ses rapports avec parents, amis et administrés. »
Louis Chaigne, Jean de Lattre, Maréchal de France.
Roger de Lattre, doyen des maires de France, y est mort le 14 avril 1956 à l’age de 101 ans.