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mai-juin 1940

combat autour de Rethel. En juillet, commande la 13e division militaire de Clermont-Ferrand et crée la 1ere Ecole de Cadres à Opme

Après avoir quitté son commandement à Metz, de Lattre entre au Centre des Hautes Etudes Militaires. Il fut fréquenté par Juin, de Lattre, de Gaulle, qui souhaitaient compléter leurs connaissances militaires par des vues élargies sur les problèmes économiques, financiers, juridiques des temps modernes. Président du Conseil, Clemenceau avait réorganisé cette formation (circulaire du 10 décembre 1919) qui devait « doter les officiers supérieurs des connaissances générales à la conduite de la guerre moderne par l’étude de la stratégie mais aussi des autres sciences ».

 

Cette extension novatrice de la formation culturelle des futurs grands chefs allait de pair avec la reprise d'exercices tactiques et stratégiques actualisés. S'y ajoutaient des reconnaissances sur le terrain au cours de déplacements dans les zones frontalières.

 

Durant ces années d'études, sa mère décéda. Sa peine fut immense, et ce soldat endurci par tant d'épreuves ne put maîtriser son émotion, ce 22 mars 1938, à Mouilleron-en-Pareds. Il y avait retrouvé une chaleur humaine dont sa vie militaire lui semblait dépourvue depuis que la guerre était à l'horizon (4)

 

Sorti major, il sera nommé, le 25 août 1938, chef d'état-major du général Héring. Héring est un homme fort occupé, désigné pour commander une armée en temps de guerre, il a son bureau boulevard des Invalides et dans le même temps, il est gouverneur militaire de Strasbourg. Aux mouvements perpétuels entre Paris et l'Alsace, Jean de Lattre devenu son chef d'état-major, se plie au même rythme.

 

Entre les accords de Munich et la signature du pacte germano-soviétique, de Lattre est devenu le plus jeune des généraux de l'armée française du moment, le 33 mars 1939. Il a tout juste 50 ans. C'est aussi le jour où Héring part à la retraite. Il devient le chef d'état-major du successeur de Héring, le général Bourret, gouverneur de Strasbourg et commandant de la 5e armée. Dans ses fonctions, de Lattre, chargé des relations avec les commandants des armées et des services de l'armée, est en contact quotidien ou presque avec de Gaulle qui commande les chars de la 5e armée.

 

Après l'invasion de la Pologne par les troupes de Hitler le 1er septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre à 17 heures.

 

De Lattre prend le commandement de la 14e division d'infanterie le 2 ou le 4 janvier 1940.

 

Les Français de l'arrière commencent à parler d'une « drôle de guerre ». Il s'agit de leur montrer qu'ils se trompent, qu'il y a des engagements, des pertes et que la vie en première ligne n'a rien de réjouissant. De Lattre invite les journalistes : leurs visites seront des chefs-d’œuvre d'organisation, avec une progression, un crescendo magnifique.

 

Kessel, journaliste à Paris-soir, écrit à propos de De Lattre et de sa division : j'ai rarement rencontré autant de force et autant de raffinement. Ne pas subir... telle est la devise de la division. Ne pas subir l’Allemand. Ne pas subir la saleté. Ne pas subir l'ennui. Et cette devise, elle a été appliquée. Merveilleusement.

 

De Lattre en fera sa devise : Ne pas subir.

 

Quelques semaines avant que la France ne sombre, Jean de Lattre a acquis, sur le plan national, une réelle notoriété.

 

Ses troupes ont construit des blockhaus, creusé des fosses antichar, fait des coups de main, mais aussi planté des jardins et des drapeaux. Lorsque que l'armée allemande attaque le 13 mai 1940, la 14e division d'infanterie repousse les Allemands, à trois reprises, à Rethel. (4)

 

Le secteur dirigé par De Lattre ne tombera pas.

Dans la nuit du 16 au 17 juin, par l'intermédiaire gouvernement espagnol, les conditions d'un Armistice avaient été demandées aux Allemands. L'Armistice sera signé le 25 juin à 0 h 25. De Lattre, comme beaucoup d'autres généraux considèrent cette signature comme une « suspension d'armes »

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