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1914

part au Front avec le 12e Dragons

De Lattre ne sera guère un lecteur assidu, comme un très grand nombre de français de sa génération, et pourtant influencé par les textes de Barrès. Il fait partie des « jeunes gens d'aujourd'hui » : « Levez-vous orages désirés », tel est le vœu de nombre d'entre eux qui disaient « préférer la guerre à cette perpétuelle attente ». « La renaissance de l'orgueil français » et « l'inexorable question de l’Alsace-Lorraine » rapprochent Péguy de Maurras, Psichari de Barrès qui vient de publier La colline inspirée - remettant au goût du jour son Roman de l'énergie nationale - Cette réconciliation -éphémère- plaît au descendant d'une aristocrate et d'un garde national. Pour de Lattre, l'énergie est une force qui s'exerce dans la durée, par tous les moyens et sur tous les terrains. Il en fera la preuve.

 

Le 12e dragons est immédiatement au premier rang lors de la déclaration de la guerre, le 3 août 1914. Parmi les premiers blessés figure le Lieutenant de Lattre : le 11 août, il est blessé d'un éclat d'obus au genou mais il rapporte de précieux renseignements.

 

Le 14 septembre, il est envoyé en mission de découverte et au lieu-dit l'Auberge Saint-Pierre, il tombe sur une patrouille de uhlans bavarois. Sans attendre, il dégaine son sabre et fonce sur l'adversaire. Il tue un officier allemand, désarçonne un autre cavalier mais il a le poumon perforé par une lance. Caché dans une cave, le sous-lieutenant Schmeltz le récupère et le transporte à Nancy à la clinique Vautrin.

 

Le 20 décembre 1914, de Lattre reçoit la Légion d'honneur sur le front. Un rêve pour l'ancien Saint-Cyrien qui est décoré après une équipée de l'époque féodale. Il a vingt-cinq ans.

 

Il reprend sa place au combat. Les armées se terrent et s'enlisent.

 

Le lieutenant de Lattre décide de quitter l'infanterie. Ce n'est ni une démarche personnelle, ni une décision solitaire. Une lettre à sa sœur Anne-Marie, retrouvée par Jacques Dinfreville, éclaire ce choix. Joffre a besoin d'officiers pour l'infanterie ; il en demande ; encore faut-il trouver les volontaires. Le Lieutenant de Lattre est de ceux là. Un décret du 4 mars 1915 permet son transfert. Il a seulement demandé à être muté dans un régiment de recrutement vendéen.

 

Lorsqu'il quitte le 12e dragons, le jeune officier est déjà deux fois blessé, chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de quatre citations. Il est promu capitaine à titre temporaire. (3)

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