Aller au contenu principal

3 septembre 1893

perd son siège de député du Var. Première défaite.

Clemenceau, chef des Radicaux, fait peur aux Opportunistes et aux Conservateurs. Il n'est pas appelé à gouverner mais son influence est très importante sur la vie politique.

L'«affaire Boulanger»* et le «scandale de Panama»** mettront fin -momentanément- à sa carrière politique, le 3 septembre 1893.

 

* L’«affaire Boulanger»:

Le général Georges Ernest Boulanger est républicain - fait rarissime dans une armée majoritairement conservatrice- Il est également un ancien camarade de lycée de Clemenceau.

En 1886 et 1887, Clemenceau soutiendra deux gouvernements à condition que le ministère de la Guerre soit confié à Boulanger. Clemenceau lui demande de conduire les réformes de démocratisation de l'armée (7)

Le général Boulanger devient très populaire, trop pour Clemenceau : Le boulangisme n'est pas un parti, c'est une manifestation religieuse. Clemenceau va le combattre quand le général tentera de faire adopter une révision constitutionnelle avec le soutien des Royalistes et qu'il sera poussé par ses amis à prendre la tête d'un coup d'Etat.

Aux élections de 1889, les boulangistes obtiennent 38 sièges, les républicains 366, les conservateurs 172 (4)

Le Boulangisme s'achève avec le suicide du général. Clemenceau resta pour beaucoup celui qui porta Boulanger au pouvoir afin d'accroître sa propre influence et de satisfaire son ambition (7)

 

**Le «scandale de Panama» :

Ferdinand de Lesseps, fort de la réussite du canal de Suez, fonde une compagnie pour construire un canal reliant Panama (l’Atlantique) à Colon (le Pacifique)

Ayant sous-estimé le coût de l’opération, il demande à l’Etat de pouvoir faire appel à l’épargne publique. La commission spéciale chargée d’étudier cette possibilité s’y refusait jusqu’au retournement d’un membre qui changea «brusquement»d’avis et fit basculer le vote. Le dépôt de bilan qui ne put être évité le 14 décembre 1888 ruina 85 000 porteurs. Par la suite, l’on apprit que le retournement du membre de la commission n’était pas sans rapport avec les largesses de la compagnie et le journal La Libre Parole assurera que 104 membres du Parlement auraient bénéficié d’un «chèque» Des listes circulèrent et Georges Clemenceau fut visé.

 

L’un des bénéficiaires des chèques de Panama a été un des actionnaires de La Justice, journal de Clemenceau. Après une campagne de presse extrêmement agressive, malgré l’évidence de la fausseté du document indiquant la somme de 20000 livres sterling attribuée à Clemenceau, malgré le discours de Salernes -l’un des plus beaux de sa carrière politique- où il se présente debout, prêt à rendre des comptes aux électeurs, il perdra son siège dans le Var (9)

Les objets