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juin 1932

Lieutenant-colonel en mars, entre au Cabinet du Général Weygand

Le lieutenant-colonel de Lattre est affecté à son nouveau poste par décision ministérielle du 20 juin 1932. Il a présenté sa candidature pour être auprès du général Weygand à l'Etat-major de l'armée. « Il y avait dix postulants, dira Weygand à Bernard Simiot. Après en avoir éliminé huit, il restait : de Lattre et de Gaulle dont la valeur intellectuelle et morale me parut similaire. J'hésitai longtemps. Finalement je choisis de Lattre parce que ses titres de guerre, blessures et citations étaient supérieurs »

 

Durant les trois années qu'il passa dans l'entourage restreint du général Weygand (juin 1932 - janvier 1935) et auprès du général Georges (les six premiers mois de 1935), le lieutenant-colonel de Lattre aura à suivre l'évolution de la politique étrangère ainsi que certains problèmes de politique intérieure affectant les budgets militaires. Il en informera son chef et lui soumettra des études d'ordre stratégique et tactique. Un plan stratégique propre à parer aux dangers qui assaillent à nouveau la France. En effet, le réarmement de l'Allemagne et ses intentions agressives furent définitivement reconnus par le gouvernement.

 

Affecté au 3e bureau, de Lattre va étudier les plans d'opérations éventuelles. Il se penche sur le fameux "Plan D", l’organisation de la mobilisation. Adopté en 1933, il paraît immédiatement désuet, sinon obsolète.

 

Commence ainsi, pour de Lattre, une période tourbillonnante qui le conduit aux quatre coins de Paris et vers quelques capitales européennes, du Parlement aux ambassades, des ministères aux bureaux - ou aux domiciles - de parlementaires.

 

En 1932, il reçoit également une mission d'étude sur l'armée soviétique ; ce qui l'obligeait à de nombreuses visites à l'ambassade. Une alliance avec l'URSS semblait indispensable mais non sans risques politiques.

 

Parallèlement à cette activité qui le porte vers les relations internationales, de Lattre multiplie les contacts avec le monde politique : il convient que l'état-major soit informé et que les élus sachent que la France doit être défendue. Traduit dans un jargon plus contemporain, cela pourrait s'appeler de la communication ou de la relation publique.

 

Il est évident que de Lattre prend quelque plaisir à rédiger ces rapports et ces notes de synthèse. Il irait même jusqu'à signer avec Bousquet trois articles sous le pseudonyme de Nisus.

 

A la demande de Weygand, de Lattre, qui a le sens de l'information précise et une remarquable approche des problèmes que pose l'Allemagne, documente Mandel pour une intervention qu'il fera à la Chambre, le 9 novembre 1933.

 

Ce travail de relation publique l'entraîne de plus en plus loin, parce que sa mission n'a pas de limite et qu'une mission doit être menée à son terme quel qu'en soit le risque. La discrétion n'étant pas naturelle chez Jean de Lattre, là où ses prédécesseurs se faisaient le moins voyant possible, lui s'étale, plastronne. Il se crée, sans en avoir conscience, des inimitiés ; il agace les envieux, énervent les acrimonieux. Il n’aperçoit pas ces risques ou les ignore. Il ne devine pas l’explosion menaçante. Le 6 février 1934, sera le premier gros obstacle sur le chemin de Jean de Lattre (4)

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