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décembre 1915

commande la 11e Compagnie du 93e RI à Verdun

Quand le 20 décembre 1915, le capitaine de Lattre prend le commandement de la 11e compagnie du 93e RI, cette unité n'a pas le moral très haut. Le 25 septembre, il y eut 370 blessés et 555 disparus. Du 26 septembre au 31 octobre, le régiment avait perdu encore 90 soldats, eut 379 blessés et 125 disparus.

 

Tous les témoignages le confirment, il s'occupe du quotidien de ses soldats, la soupe doit être chaude, les permissions mieux organisées,.... Sa bravoure est évidente, il circule sous le feu dans les tranchées. Il interroge les guetteurs, va sur le terre-plein, surveille la pose des barbelés.

 

En février 1916, il devient capitaine adjudant major, l'adjoint au chef de bataillon.

 

Le 12 juin 1916, il est à Verdun. 63 vendéens avaient péri, écrasés sous les ruines de la redoute de Thiaumont. Le capitaine de Lattre réchappe et combat mais le 1er juillet 1916, il est prit dans une nappe de gaz ypérite. Il est évacué. Il a déjà été blessé trois fois à l'arme blanche par les éclats d'obus en Lorraine.

 

Le 18 octobre 1916, à peine guéri, il rejoint son régiment. Avec son 3e bataillon, il monte en ligne aux carrières Douaumont où il participe à l'assaut final du fort, définitivement repris le 26. Une fois encore, il a trop présumé de ses forces et est évacué le 14 décembre.

 

Le 5 mai 1917, il a pour mission de progresser jusqu'au ravin de Cerny pour y récupérer les tranchées. L'opération ne pouvait réussir que par surprise. On n'expliquera pas comment sept cents allemands dont onze officiers ont pu se faire prendre dans cette souricière. De Lattre avait combiné les différents éléments de cette manœuvre qui firent tomber dans les mains de son unité, avec les prisonniers, 13 mitrailleuses et 21 fusils-mitrailleurs. Le capitaine de Lattre est cité à l'ordre de l'armée. Ce sera, à titre individuel, sa huitième citation. Quelques semaines plus tard, il sera de nouveau évacué.

 

Le commandement a compris qu'il ne fallait pas exposer indéfiniment dans un corps de troupe un officier de valeur. Il est affecté au 2e bureau de l'état-major de la 21e division. Dès le 26 décembre 1917 il travaille à remettre sur pied de nouvelles unités. Protéger un officier d'avenir qui a fait ses preuves, c'était assurément le devoir du commandement. Quand il reconnaissait quelqu'un qui avait été à la dure, il écoutait. Ce fut l'atout de Jean de Lattre. "Au moins, celui-là, disait-on, il a fait autre chose que de laisser tomber des cendres de cigarettes sur une carte au 1/50 000..."

 

Le 11 novembre 1918, quand cessent les combats, le capitaine de Lattre pourra se dire qu'il a tout connu, tout partagé. La charge brillante du cavalier, la progression ardue du fantassin, les doutes persistants de l'officier de renseignements. Les rubans de décoration qu'il porte sur sa poitrine en témoignent. Pendant près d'un an dans un état-major, il n'a reçu, pour ses multiples missions et risques courus depuis le 21 octobre 1917, aucune citation. Personne ne pourra dire de lui qu'il a ramassé les palmes et les étoiles de sa croix de guerre dans des bureaux. (4)

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