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9 octobre 1921

rencontre le Capitaine de Lattre à Mouilleron en Pareds

Clemenceau préside l'inauguration du monument aux morts de Mouilleron mais il est là pour l'avenir. «Il ne faut pas me souhaiter longue vie» Alors que tous s'attendent aux petites phrases assassines du Tigre concernant l'actualité du moment, il va improviser – selon l'expression de l'envoyé spécial du journal "Le Phare" de Nantes un hymne à l'unité nationale : «J'ai toujours été le même ; la vie m'a enseigné beaucoup, j'ai fini par reconnaître que certaines idées ne devaient pas être mises au même plan qu'auparavant, mais j'ai toujours reconnu qu'il n'y a rien de supérieur au sentiment de fraternité nationale de tous les Français. Nous avons des motifs supérieurs de nous aimer et de nous unir».

 

A cette occasion, il offrira au village – en souvenir – une photo qu'il dédicacera «Clemenceau, un bon Mouilleronnais» et offrira à la mairie un bronze de Gardet : La ville de Paris vient de m'offrir un magnifique bronze -un tigre terrassant un aigle- en souvenir de la guerre gagnée. Je ne crois pouvoir mieux faire que de l'offrir à la Mairie de mon village natal. Vous lui trouverez facilement une belle place dans votre salle de séances et nos bons concitoyens se réjouiront, j'espère, de l'hommage rendu à l'un d'eux par notre Capitale pour sa participation à la grandeur de l'oeuvre commune. (courrier au maire, Roger de Lattre, 31 mars 1921)


 

Ce jour là, Clemenceau est invité par le Maire de Mouilleron, Roger de Lattre, un monarchiste catholique, lecteur de l’Action Française, à franchir le seuil de la maison Hénault; Jules Hénault, son beau-père, ancien maire, qui avait refusé l’accès à la maison commune à ce même Clemenceau, en 1906.

Ce jour là, il va rencontrer le fils du maire, le jeune capitaine de Lattre qui deviendra Maréchal de France, trente et un an plus tard.

La division politique française avait également divisé le petit village, village frontière entre plaine et bocage, catholiques et protestants, royalistes et républicains.

La réconciliation mouilleronnaise, va, à l’inverse, devenir un symbole de la réconciliation des «familles vendéennes», de la Vendée avec la France républicaine, un symbole de l’unité nationale.

Le discours de Clemenceau et cette réconciliation seront à l'origine du musée national des deux victoires. Ce thème sera repris à Mouilleron-en-Pareds par tous les politiques venus rendre hommage aux deux natifs du village.

Soixante six ans plus tard, face à ce monument, le Président François Mitterrand évoquera Clemenceau et de Lattre et «la volonté nationale, elle-même faite de tant de contraire mais une et forte quand il le faut», le 11 novembre 1987 (Service de presse Présidence de la République)

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