Aller au contenu principal

22 mars 1927

se marie avec Simonne Calary de Lamazière. est admis à l'Ecole de Guerre en mai

Encombré de ses innombrables cantines, pleines de tenues de campagne, de capes, d'uniformes d'apparat de l'armée d'Afrique, JLT doit encombrer le quai de la petite gare de Pouzauges ou celle voisine de Chavagnes-les-Redoux. Appuyé sur une canne, pour soulager son genou toujours douloureux, il retrouve le pays, hume l'air de sa Vendée. Une voiture est là pour le conduire à Mouilleron-en-Pareds où il compte passer une partie de sa longue permission. Il sait qu'il va falloir travailler aussi, s'il veut réussir ce concours à l'Ecole de guerre qu'il ne peut présenter qu'une seule fois car il a 38 ans (3)

 

Il a six mois, pour réussir.

 

Au cœur de l'été, Jean de Tinguy du Pouët et sa femme ont invité la famille Calary de Lamazière au grand complet, les parents et leurs trois enfants. Les deux hommes sont de vieilles connaissances ; ils siègent à la Chambre des députés. L'on attend un autre invité, JLT. Le lendemain, c'est le départ pour une longue escapade à l'île d'Yeu. L'élu de Tinguy doit y faire campagne et l'officier de Lattre à quelques connaissances à saluer (3)

 

Le commandant, qui a pourtant du « nez », n'est pas au courant de ce qui se trame. La jeune fille encore moins. Jean de Lattre a-t-il compris que son ami Tinguy trouvait son célibat bien trop tardif ? Sans parler de mariage arrangé, il y a cependant bien du guet-apens dans le rendez-vous qu'il organise entre l'officier et la famille Calary de Lamazière. La future madame de Lattre racontera comment l'ex-capitaine du 93e réveilla un de ses anciens soldats redevenu marin et lui intima l'ordre de les conduire dans une escapade en bateau inattendue (4)

 

Après plusieurs rencontres, la jeune femme comprend certainement qu'ils glissent du badinage vers le conjugal lorsqu'il lui présente ses amis et multiplie les présents : brassées de roses tous les deux ou trois jours, chaque semaine un livre relié spécialement pour elle. Les fiançailles officielles sont pour janvier 1927 (3)

 

JLT présente sa jeune fiancée au Tigre. Georges Clemenceau parle d'avenir et de politique avec JLT. « Si vous allez à Genève, je ne vous serrerai plus la main ! » . « A l'état-major de Weygand ? Je n'aime pas beaucoup ce petit homme jaune, mais avec lui, au moins vous préparerez la guerre. » Il demande à Simonne si elle connaît la Vendée : Lorsque vous irez là-bas, il faudra voir les moulins et grimper sur les rochers. Puis se retournant vers Jean : Vous devriez bien acheter un de ces moulins, ils vont tous disparaître, ce serait dommage.

 

Le mariage civil est enregistré le 20 mars 1927 à la mairie du 8e arrondissement. La cérémonie religieuse est célébrée le lendemain en l'église Saint Pierre de Chaillot. La bénédiction nuptiale est donnée par le révérend père Gaboriau, le supérieur du séminaire de Mouilleron. Simonne a choisi pour demoiselle d'honneur son amie de pension Yvette de Villemandy et le témoin du marié est Alphonse Juin.

Les objets