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1922

part en voyage aux Etats-Unis

Entre le 4 février 1920 et le 20 décembre 1922, Clemenceau entreprit trois grands voyages:

En Egypte et au Soudan, du 4 février au 21 avril 1920,

En Asie du Sud-Est, du 20 septembre 1920 jusqu’en mai 1921

Aux Etats-Unis, du 11 novembre au 20 décembre 1922.

 

Aux Etats-Unis, les frais de voyage de Clemenceau et de ses collaborateurs furent couverts par six articles publiés dans le World.

Le mythe du militarisme.

Le matérialisme économique

Réactions de défaite et de victoire

La révolte allemande

La France veut vivre

L’ordre européen.

 

Le paquebot accosta à New-York le 18 novembre. La foule était innombrable et criait «Hurrah pour Clemenceau», «Hurrah pour le vieux Tigre» Les grandes artères étaient pavoisées. Au City Hall, le maire lui souhaita la bienvenue, Clemenceau répondit: Je viens expliquer à l’Amérique que la France n’est ni militariste ni impérialiste et que, si elle maintient une armée forte, c’est parce qu’elle n’a pas, dans l‘état actuel de l’Europe, d’autres garanties. Que ces garanties soient, et nous désarmerons. (4)

 

Le 21 novembre 1922, 5000 personnes l’écoutent au Metropolitan Opéra House; le 22 novembre, 1000 au Carlton Hotel; le 24 novembre à Boston, 3000 personnes; le 26 novembre, 25 000 à Chicago; le 3 décembre, 3000 à Saint-Louis,...

 

Tous ces discours, prononcés en anglais, répètent souvent les mêmes thèmes et témoignent d’une lumineuse clarté d’esprit. D’abord, Clemenceau expliqua qu’il n’était venu en Amérique ni pour donner des conseils ni pour quelque intérêt personnel que ce soit. Il aborda le problème de la «sécurité de la Patrie»: Pendant plus de cinquante ans j’ai été mêlé aux crises les plus pénibles de la France. Pensez-y! Dans une seule vie, j’ai vu mon pays envahi deux fois par les Germains. Je suis le seul survivant de ceux qui ont protesté contre l’annexion (Alsace-Lorraine en 1870). Je ne veux pas que l’annexion recommence. (4)

 

Ce voyage et ces mots furent censurés par l’Amérique isolationniste et en France. Ce ne fut pas un succès auprès des Américains venus trop tard et repartis trop tôt.

 

Au sujet de cette ultime tentative de Clemenceau pour sauver le Traité de Versailles, Georges Wormser cite un article de Roland de Marès dans Le Temps du 26 novembre 1922:

 

«Cela est très beau et très grand [...] C’est peut-être une erreur politique [...] C’est peut-être un geste inutile, [...] mais cela restera dans l’histoire comme un élan venu du plus profond du cœur humain» (4)

 

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