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1865

Docteur en médecine à la Faculté de Paris, part pour les Etats-Unis. 


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De 1863 à 1865, Clemenceau ne semble plus avoir d'activités illégales (Scheurer-Kestner voulait enlever Napoléon III, Blanqui lui-même s'y opposa) Il collabora à une revue éphémère Les Ecoles de France dirigée par Charles Longuet, futur gendre de Marx.

Tout en militant, il fallait bien étudier. (4)

 

Les études commençaient à en pâtir. En 1862, il avait été reçu avant dernier à l'internat et n'avait qu'un poste d'interne provisoire à Bicêtre, hôpital peu recherché car éloigné de Paris. En 1863, il n'avait pas réussi à se faire titulariser après quelques soucis disciplinaires qui le conduisirent à l'hôpital de la Pitié. Plutôt que de chercher un troisième concours pour devenir interne titulaire, Clemenceau songe dès juillet 1864 à préparer son doctorat.

 

Il publie sa thèse de doctorat chez J-B.Baillière, Paris, 1865, sous le titre : Thèse soutenue devant la faculté de Médecine de Paris, le 13 mai 1865, par Clemenceau (Georges-Benjamin), né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), ex-interne des hôpitaux de Nantes, ex-interne provisoire des hôpitaux de Paris «De la génération des éléments anatomiques»

Une seconde édition fut publiée en 1867, préfacée par Charles Robin. (4)

 

Clemenceau choisit comme directeur l'un des plus importants professeurs de la Faculté de Médecine : Charles Robin, républicain et positiviste. C'est un matérialiste qui croit à la génération spontanée.

 

«Sa thèse est indiscutablement une thèse fausse sur le plan scientifique, mais son intérêt est ailleurs. Il est d'ordre politique, philosophique et éthique. Pourquoi donc une telle persévérance (...)

Henri Dabot dans son journal donne une réponse qui, à notre avis, peut être une explication valable autant pour Robin que pour Clemenceau, tous deux profondément matérialistes et athées : Mais les incrédules tiennent beaucoup à la doctrine des générations spontanées parce qu'elle tend, ils le croient du moins, à rendre Dieu inutile et la nature assez puissante pour se passer de lui. (...) Tenir pour la génération spontanée, c'est aussi être contre l’Eglise, soutien du pouvoir impérial, (…) ne pas être dans les idées de Napoléon III. Cette affirmation, Clemenceau la reprend dans ses entretiens avec Jean Martet, au moment de la parution de son oeuvre philosophique Au soir de la Pensée en 1928.» (1)

 

Lorsqu'il a son titre de docteur et qu'il semble devoir s'installer professionnellement à Paris, Clemenceau quitte tout brusquement.

Les explications données par les biographes sont multiples : déception sentimentale, lassitude des tracasseries policières après l'incarcération de Mazas, désillusion amicale et politique face à Blanqui, souci financier, désir d'aventure et attirance idéologique pour le Nouveau Monde.

Il part pour les Etats-Unis où la guerre de Sécession vient tout juste de prendre fin pour «aller voir comment elle (la démocratie) fonctionne là-bas» comme il le dit à son père.

 

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