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1861

étudiant révolutionnaire à Paris, fonde le journal “Le Travail”


Benjamin et Georges se rendirent ensemble à Paris.

 

Le père présenta son fils à Etienne Arago, un vieux compagnon de lutte rencontré sur les barricades en 1830.

Rencontre essentielle avec un républicain de la première heure, élu de 1848, exilé par Napoléon III, rentré en France depuis peu, critique théâtral, qui influencera de manière décisive l'avenir de Clemenceau.

Georges s'installe dans des chambres d'étudiant, rue de l'Estrapade.(7)

 

Puis rue du Bac et rue Saint-Sulpice en 1865.

Il prépare son doctorat mais sa vie de militant commence. Il passe ses soirées au quartier Latin ou il se lie d'amitié avec des jeunes gens aux idées républicaines et nettement positivistes en philosophie. Ils constituent une association «Agis comme tu penses» qui a pour loi la science, pour condition la solidarité, pour but la justice. Ils rédigent ce texte que Clemenceau ne trahira jamais :

 

Les soussignés regardent comme un devoir de rompre en fait avec des doctrines qu'ils rejettent en principe ; ils déclarent s'engager à ne jamais recevoir aucun sacrement d'aucune religion : pas de prêtre à la naissance, pas de prêtre au mariage, pas de prêtre à la mort. (5)

 

Il fréquenta le Café de Cluny avec des étudiants républicains, l'atelier Delestre, rue des Fossés-Saint-Jacques où -peut-être – il rencontra Claude Monet avec qui il devait se lier après 1890. Son goût pour les arts, favorisé par son père, ne fit que se développer. Inutile de dire qu'il préférait les jeunes peintres hardis et peu académiques. Dans le faubourg Saint-Antoine au cabaret du Génie, il essaya avec beaucoup de difficultés de communiquer sa foi républicaine à des ouvriers.

 

En compagnie de ses amis, Germain Casse, Méline, Eugène Carré, Ferdinand Taule, Onimus, Rey, Villeneuve, Pierre Denis, il fonde un journal Le Travail ; Clemenceau a vingt ans.(5)

 

Le premier numéro paraît le 22 décembre 1862, le 24 il est reçu 10e sur 198 au concours de l'externat parisien. Il allait le matin à l'hôpital et le soir au bureau du journal. (4)

 

Cette feuille hebdomadaire traite les questions d'histoire, de morale, d'art, de littérature. La politique lui est interdite mais elle est partout. Le 22 février 1862, dans le n°8, il signe un article Les Martyrs de l'Histoire qu'il conclut par «Honneurs à vous, Conventionnels» (5)

 

Le lendemain il est arrêté avec Taule et Carré, non pas pour leurs écrits mais pour avoir apposé à la Bastille des affiches appelant à une grande manifestation pour le 24 février, à l'occasion du 14è anniversaire de la proclamation de la IIe République en 1848. Il est conduit à la prison de Mazas.

Le 11 avril il est condamné à un mois de prison. En comptant les 47 jours de prison préventive, il séjourna 77 jours à Mazas.

 

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