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Maison natale de G. Clemenceau

Maison natale de G. Clemenceau
Dessin

Transformation du visage de Clemenceau en mufle de tigre, 1924 Héliogravure / 64 × 48,5 cm

André Astoul
1886-1950
André Astoul est un artiste vendéen, né à La Roche-sur-Yon en 1886 et mort à Landeronde en 1950. Formé par son père, peintre décorateur, il travaille avec lui pendant six ans, puis poursuit sa formation à la Grande Chaumière à Paris. Avant tout portraitiste, André Astoul répond à des commandes et participe à des expositions et des salons dans toute la France de 1917 à 1948. En 1930, lors de l’exposition de quatrevingt-une toiles sur la Vendée à la Galerie d’Alignan, rue La Boétie à Paris, André Astoul choisit de présenter les dessins de « Clemenceau, le Tigre ». L’origine de ce rapprochement physique entre le visage de Clemenceau et le mufle du tigre est suggérée par le surnom qui est attribué à Clemenceau dès 1906 par un de ses collaborateurs, le journaliste Émile Buré1. En effet, c’est à la suite de sa nomination au ministère de l’Intérieur, en 1906, que Clemenceau est surnommé le Tigre en référence à sa brutalité politique. De 1906 à 1909, il mène une politique de fermeté : « Je suis le premier des flics. » Donnant lieu à de nombreuses caricatures, en particulier par Sem, l’image du tigre est cependant ambivalente, à la fois féroce, mais aussi courageuse. Ce « portrait » est une reprise tardive et audacieuse du visage de Clemenceau métamorphosé en tigre. Il est exposé jusqu’en 1939 à l’hôtel de l’Europe à La Roche-sur-Yon. Il est ensuite à l’origine de la toile Un Tigre à l’effigie de Clemenceau offerte aux États-Unis (au Tennessee Museum à ce jour) dans le cadre de l’opération du « Train de la reconnaissance » organisée par la Fédération des anciens combattants, à laquelle participe André Astoul en remerciement de l’aide des États-Unis. La jeune Vendéenne endimanchée révèle la facilité technique de l’artiste pour le dessin au pastel. Il s’agit d’un portrait qui correspond plus précisément à La jeune Vendéenne de Riez endimanchée exécuté en 1936. André Astoul « déplorait de n’avoir pu satisfaire à temps cette ancienne commande d’une Vendéenne endimanchée en coiffe et en costume, voulue par Georges Clemenceau (1841-1929) », comme le précise la tradition familiale. Le modèle n’est autre que Marie-Thérèse, un des neuf enfants de l’artiste qui soulignait que Clemenceau, dans les années 1920, honorait les peintres vendéens quand il les rencontrait en passant des commandes assez précises. Ceci explique ce portrait convenu où l’accent est mis sur les détails de la coiffe et du costume, qui seraient des emprunts au musée Bise-Dur, sollicités par l’artiste afin d’être le plus réaliste possible.
Ce portrait se présente ainsi comme un témoignage d’une figure de Vendée indissociable des liens de Clemenceau avec sa région natale, qui lui a inspiré des nouvelles publiées en 1903 et regroupées dans l’édition intitulée Figures de Vendée.