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François Sicard et Georges Clemenceau

François Sicard
1862-1934

François Sicard est né à Tours en 1862, d’un père graveur-ciseleur. Élève remarqué de l’école des Beaux-Arts de sa ville natale, il obtient une bourse pour poursuivre ses études à celle de Paris où il obtient le Grand Prix de Rome en 1891. Il entame alors une carrière officielle, en bénéficiant de commandes publiques et privées, en participant aux salons et à des expositions, puis en enseignant à l’école des Beaux-Arts de Paris, avant d’être membre de l’Institut en 1924 et président de l’Académie des Beaux-Arts en 1930. Il meurt à Paris en 1934 et repose au cimetière de Tours. Sculpteur attitré de Georges Clemenceau, François Sicard exécute plusieurs portraits du Tigre, en particulier un buste et le mémorial aux Poilus de Sainte-Hermine (Vendée). Dans ce groupe, il est représenté debout sur un rocher, six soldats à ses pieds, le regard tourné vers un front imaginaire.
Le monument est inauguré par Clemenceau en 1921 et est toujours visible non loin de la propriété familiale, L’Aubraie. Face aux attentes de Clemenceau pour ses portraits officiels, on ne saurait omettre l’évocation du différend avec Auguste Rodin (1840-1917). À l’encontre des effigies exécutées par François Sicard, le buste modelé par Rodin en 1911 n’a jamais été apprécié de Clemenceau : « Il m’a toujours raté, lui dont les bustes rappellent les plus beaux portraits romains ; lui qui devine souvent des traits que le modèle ignore ; il m’a donné l’aspect d’un vieux grognard. Je n’ai aucune vanité, mais, si je dois survivre, je ne veux pas que ce soit sous l’aspect que Rodin a imaginé » ; Clemenceau va même jusqu’à refuser son exposition au Salon de 1913.

C’est ainsi que Clemenceau va préférer s’adresser à François Sicard pour deux bustes, l’un en bronze (1919) et l’autre en terre (1923). À l’effigie officielle un peu apprêtée mais à l’idéalisation réaliste, s’oppose l’oeuvre en terre où il apparaît naturel, presque familier, son bonnet enfoncé sur la tête.

Il lui commande aussi la stèle de Minerve pour surplomber le lieu de sa sépulture (et celle de son père) dans l’enclos du Colombier à Mouchamps (Vendée). Le sculpteur reproduit un bas-relief grec en pierre blonde d’Égypte représentant la déesse casquée qui s’appuie sur une lance pointée vers le sol : « La lance de Minerve indiquera que je repose là. » En novembre 1929, Sicard réalise son masque mortuaire.
Enfin, on ne saurait oublier la petite Victoire en bronze de François Sicard destinée à Clemenceau et offerte au général de Lattre de Tassigny par le fils du sculpteur, Pierre Sicard. Modeste mais symbolique, elle a donné son nom au musée national des deux victoires, Clemenceau-de Lattre. Celui-ci est créé en 1959 à Mouilleron-en-Pareds, à l’initiative de la maréchale de Lattre, pour établir un parallèle entre les « deux enfants mouilleronnais », leur signature lors des «deux victoires» mettant fin aux deux conflits mondiaux. Fermé, il est à l’origine du développement et de l’aménagement du nouveau musée national Clemenceau-de Lattre ; la petite Victoire
en est un témoignage original.