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A découvrir dans la maison natale de J. de Lattre

A découvrir dans la maison natale de J. de Lattre
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Bâton de maréchal de France-1952


Le 11 janvier 1952, le général d’armée Jean de Lattre de Tassigny s’éteint. Peu avant de mourir, le ministre des États associés, anticipant de quelques jours la décision du Parlement, lui avait appris qu’il était maréchal de France. C’est en effet le 15 janvier 1952 que les députés déclarent que « le général d’armée Jean de Lattre de Tassigny a bien mérité de la patrie » et lui confèrent la dignité de maréchal de France.
Sous l’Arc de triomphe, sur son cercueil placé sur le char de combat Alsace, le président de la République Vincent Auriol dépose le bâton de maréchal, couronnant une brillante carrière militaire. Promu général d’armée par de Gaulle, Jean de Lattre de Tassigny débarque en Provence en août 1944 à la tête de l’armée B pour franchir le Rhin et le Danube. Le 8 mai 1945, c’est lui qui représente la France à Berlin, à la capitulation de l’Allemagne. Chef
d’état-major de l’armée en 1946, il est commandant en chef des armées de terre de l’Europe occidentale en 1948 avant d’être nommé haut-commissaire de France en Extrême-Orient, jusqu’à son décès à la suite d’un cancer, quelques mois après son fils Bernard, mort sous ses ordres à Ninh Binh au Vietnam, le 30 mai 1951. Le maréchalat n’est pas un grade militaire, il correspond à une dignité récompensant le commandement d’un chef
d’armée et l’obtention d’une victoire, dont le symbole est le bâton. Cet attribut gainé de velours bleu parsemé de trente étoiles à cinq branches disposées en six colonnes en quinconce est couronné de calottes aux extrémités portant sur l’une, les nom et prénom du récipiendaire, et sur l’autre, terror belli, decus pacis (« terreur durant la guerre, ornement en temps de paix »). Comme Jean de Lattre de Tassigny, Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947) et Alphonse Juin (1888-1967) sont élevés au titre de maréchaux de France de la Seconde Guerre mondiale sous la présidence de Vincent Auriol. Leurs bâtons de maréchal sont conservés au musée de l’Armée. Mais une exception particulière pour Jean de Lattre explique la conservation d’un second bâton de maréchal au musée national Clemenceau-de Lattre. « Monsieur Jean » reçoit des funérailles nationales aux Invalides, mais c’est à Mouilleron-en-Pareds, dans l’église de son baptême et dans le cimetière où est inhumé son fils Bernard (1928-1951), que se déroulent ses obsèques. Simonne de Lattre, veuve de Jean, écrit : « Là, ma deuxième
tombe de soldat fut refermée, celle de Jean, maréchal de France, toute semblable à celle de notre Bernard, mort pour la France, à l’âge de 23 ans. » Elle met tout en oeuvre pour créer le musée des Deux Victoires, qui ouvre en 1959, et propose alors l’exposition permanente du bâton de maréchal de Jean de Lattre de Tassigny. C’est ce rare
deuxième exemplaire qui est au coeur de toutes les cérémonies et hommages rendus au « Roi Jean » en mémoire de sa carrière et de son courage, comme le confirme sa devise : « Ne pas subir ».